Explications météorologiques Les évènements climatiques violents sont-ils plus nombreux ?
MeteoNews va tenter de répondre à quelques questions posées fréquemment. Le réchauffement ou changement climatique et les extrêmes météo seront mis en avant, alors que l'on approche du 21 décembre, date d'une fin du (ou d'un) monde à laquelle plus de monde qu'on pourrait ne l'imaginer croit réellement.
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Selon Météonews, le nombre de tempêtes, de l'après-guerre à aujourd'hui, est très stable. (© Terre-net Média) |
Toujours plus de tempêtes...
C'est faux ! Le nombre de tempêtes, de l'après-guerre (données fiables) à aujourd'hui est très stable. Des hivers très tempétueux (1989/90, décembre 99) alternent avec des hivers calmes (2010/11). C'est la Nao (oscillation nord Atlantique) qui dicte l'état plus ou moins dépressionnaire (et donc tempétueux) de nos hivers. Or, cette oscillation n'offre pas de variation particulière au fil des années et des dernières décennies. La question qu'il faudrait peut-être se poser est : les tempêtes deviennent-elles plus violentes ? Peut-être...
Les deux monstres de fin décembre 1999 puis Klaus en 2009 nous obligent à nous pencher sur la question. Plus l'air est chaud, dans ce contexte de réchauffement, plus il peut contenir de vapeur d'eau et donc davantage d'énergie. Il est donc possible que les tempêtes augmentent en intensité en raison de la hausse des températures. Mais ce n'est pour l'instant qu'une supposition. Nous manquons de recul pour l'affirmer. Avant 1999, une tempête tout aussi violente, mais moins étendue, avait dévasté la Bretagne mi-octobre 1987. Il fallait apparemment remonter au XVIIIe siècle pour trouver une tempête équivalente (donc proche également de celles de fin 99) selon les écrits historiques.
Des tornades en augmentation ?
Les récentes tornades ont quelque peu affolé la population (Toulouse en avril, Picardie et Seine-Maritime fin août, Marseille et Vendée en octobre)... Et pourtant... Là encore, rien qui sorte vraiment de l'ordinaire, si ce n'est que ces tornades, globalement de faible intensité d'ailleurs (F0 ou F1) mais suffisantes pour provoquer des dégâts parfois importants, ont touché des communes ou des banlieues, marquant ainsi davantage les esprits.
Des études réalisées sur la fréquence des tornades ces dernières décennies ne montrent pas vraiment d'évolution. Si l'année 2012 est relativement prolifique, elle sort d'une relative période de "disette", les années 2000 ayant été plutôt calmes côté tornades (en dehors de la F3 ou F4 - selon les sources - exceptionnelle qui a frappé Hautmont début août 2008).
Si la fréquence stagne, peut-on en dire autant concernant la violence de ces tornades ? En dehors de celle d'Hautmont déjà citée, on ne note pas de tornade réellement intense ces 20 dernières années. On reste loin par exemple de la série de tornades qui avait touché le nord du pays durant trois jours consécutifs fin mai 1967.
Quant à la tornade la plus violente observée en France, elle ne date pas d'hier, ni d'avant-hier, mais de 1845. Le 19 août cette année-là, une F5 (soit des vents tourbillonnants supérieurs à 400 km/h !!) a frappé Montville, en Seine- Maritime, provoquant des dégâts inimaginables (des usines sont littéralement rasées !) et tuant 70 personnes et en blessant 136 autres. Il s'agit du bilan humain le plus lourd dû au passage d'une tornade en France.
Et les orages ? Les inondations ?
Les statistiques du nombre de jours d'orage et de foudroiement stagnent également. Cela peut paraître paradoxal, mais le réchauffement récent n'occasionne pas plus d'orages que dans le passé.
Des orages plus violents peut-être ? Non plus ! Si des orages violents traversent régulièrement nos régions, cela a toujours été le cas (statistiques et écrits historiques confirment que la France subit régulièrement des vagues orageuses intenses).
D'ailleurs, l'offensive orageuse la plus remarquable appartient toujours au passé : c'est le 13 juillet 1788 qu'une ligne d'orages extrêmement violents a traversé les Charentes, le Poitou, la région Centre, le Bassin Parisien, la Picardie, le Nord-Pas-de-Calais puis la Belgique et la Hollande ! En un quart d'heure seulement, ces orages, accompagnés de vents tempétueux et localement de tornades, ont tout ravagé. Outre les vents très puissants, des chutes de grêle record se sont produites, anéantissant les arbres fruitiers et saccageant presque entièrement les cultures en Beauce. Les vitraux et les tuiles du château de Versailles ont volé en éclats. Il faut dire que les grêlons atteignaient fréquemment 300 à 600 grammes ! La couche de grêle a parfois mis trois jours à fondre ! Un tel événement ne s'est jamais reproduit depuis...
Il n'est pas improbable toutefois que nous connaissions un jour ou l'autre à nouveau un hiver glacial. (© Terre-net Média) |
Le nombre d'inondations est stable également, ni plus ni moins qu'il y a 20, 40, 60 ans... Le record national de pluie en 24 heures appartient toujours au 17 octobre 1940... il était alors tombé environ 1.000 mm dans la journée (le pluviomètre ayant débordé à plusieurs reprises !!) dans la vallée du Têt, dans les Pyrénées-Orientales. Finalement, le seul événement "nouveau" de cette période de réchauffement est la canicule de l'été 2003 (un peu moins longue mais beaucoup plus forte que celle de 1976), et l'été 2003 en lui-même, surpassant largement tous les étés les plus chauds d'autrefois...
Evidemment, les vagues de froid se raréfient et sont moins fortes qu'autrefois. La vague de froid de février 2012 a pris des allures assez exceptionnelles tout de même sur la période 1988/2012... mais reste loin derrière de nombreuses vagues de froid précédant cette période. Il n'est pas improbable toutefois que nous connaissions un jour ou l'autre à nouveau un hiver glacial : quelques hivers aussi doux qu'actuellement ont réussi à se produire en plein Petit Age Glaciaire, tout est donc possible en météorologie et en climatologie !
Pas plus de catastrophes météorologiques
Il n'y a pas davantage de catastrophes météorologiques mais une impression d'avoir toujours plus de victimes et de dégâts matériels...
Ce n'est pas faux ! Mais pour d'autres raisons en partie indépendantes de la météo : la population mondiale augmente rapidement, notamment dans les zones à risques... d'où un grand nombre de victimes parfois lorsqu'un ouragan va, par exemple, frapper le Bangladesh...
Plus de dégâts et de coûts aussi... car les êtres humains toujours plus nombreux construisent toujours plus, gagnant du terrain sur des zones naturelles... Un phénomène météorologique violent qui se serait produit en campagne il y a 20 ans peu désormais frapper une zone industrielle, une banlieue grandissante ou une nouvelle ville !
Pas de fin du monde lié à un phénomène climatique !
Bref, pas grand chose de nouveau sous notre ciel malgré le contexte de réchauffement (ou changement) climatique, en dehors de l'été 2003, voire des tempêtes de 1999 (mais avec des incertitudes, les relevés et historiques étant limités).
Le climat dit tempéré est par définition très inconstant et connaît régulièrement des phénomènes "extrêmes", subissant de très nombreuses influences qui peuvent se succéder en peu de temps (influences océanique, continentale, arctique, tropicale...). Et notre climat, local comme mondial, n'est pas linéaire : périodes chaudes (optimum médiéval de l'an 800 à 1300 environ, de la fin du XIXe siècle à nos jours) et froids (Petit Age Glaciaire de 1550 à 1860 environ) font partie de la variabilité naturelle de notre climat.
La fin du monde aura forcément lieu un jour ou l'autre, mais elle n'arrivera pas le 21 décembre 2012 en raison d'un phénomène climatique improbable !
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